Après le 7 octobre 2023, le mouvement de soutien à la Palestine a grandement gagné en force. Partout dans le monde, des manifestations de solidarité se sont succédées avec un objectif principal : freiner la machine génocidaire israélienne. Face à cela, on constate un déchaînement des forces réactionnaires, qui usent de tous les subterfuges légaux et illégaux pour soutenir les forces impérialistes, et qui se livrent à une véritable propagande raciste et islamophobe dans les médias de la classe dominante.

Le mouvement dans la jeunesse, et particulièrement dans les universités, se montre particulièrement dynamique. À notre niveau, une des revendications les plus courantes est de couper les liens de recherche avec des universités israéliennes.

Pourtant, il faut se rendre à l'évidence que Mons est en retard sur ce point. Si quelques évènements épars ont été organisés, on ne peut nier l'absence d'un véritable mouvement organisé à l'université. La raison est simple : l'équipe rectorale de l'UMONS a annoncé avoir pris les devants en coupant tous liens avec Israël, ce qui a poussé beaucoup de militants a penser que la victoire était acquise et à se concentrer sur des activités de soutien humanitaire et de collectes à destination de la Palestine. Pourtant, il a été prouvé que l'UMONS avait menti et que des liens existent encore bel et bien avec Israël, à travers des contrats avec le tristement célèbre fabricant d'armes Thales, notamment.

Nous devons impérativement apprendre de cet épisode. Les universités n'abandonneront pas des juteux contrats parce que nous leur demandons gentiment au nom du respect des droits humains. La seule solution pour faire pression sur l'équipe rectorale est d'engager un rapport de force. À notre échelle d'étudiants, cela ne peut se faire que par un seul moyen : l'occupation des locaux de l'université accompagné d'une grève étudiante.

Quand les dockers des ports réussissent à empêcher l'envoi d'armes vers Israël, ce n'est pas en faisant une demande officielle très polie, c'est par la grève et en bloquant directement le chargement des caisses sur les bateaux. Il en va de même dans les universités. Un blocage n'offre pas qu'une visibilité, et donc une efficacité, accrue du mouvement, c'est un véritable engagement dans la lutte politique concrète. L'UMONS tient plus que tout à son image, ce qui la force à cacher des vérités dérangeantes. Ne pas agir revient à accepter ce genre de pratiques.

Nous devons comprendre que l'avenir du mouvement de soutien à la Palestine dépend de nous et de la direction que nous souhaitons lui donner. Nous ne pouvons pas nous contenter d'envoyer des propositions et des demandes qui seront rejetées dès qu'elles entreront en contradiction avec les intérêts économiques et politiques de l'université ou du gouvernement dont elle dépend. Nous devons créer notre propre espace de réflexion et de revendications. Un blocage n'est pas qu'un moyen de faire pression sur le universités ou de soutenir symboliquement la résistance palestinienne, c'est un moyen d'échanger et d'apprendre, de créer de l'intelligence politique par nos propres moyens, d'utiliser notre capacité d'action à pleine puissance.

De même que les syndicats belges sont prisonniers de la logique de concertation sociale, le SEP attend encore beaucoup trop des « négociations » avec l'UMONS. La lutte contre les mesures antisociales de l'Arizona ne pourra être gagnée que par un blocage prolongé de l'économie réclamant sans détour le retrait de ce nouveau volet d'austérité. Il doit en être de même pour le mouvement étudiant pour la Palestine : s'il veut obtenir gain de cause, il doit dès à présent repenser ses modes d'actions sur une base davantage radicale et davantage démocratique, qui cherchera à impliquer un maximum d'étudiantes et d'étudiants, tout en se coordonnant le plus tôt possible avec les groupes militants des autres universités.

Pour terminer nous proposons quelques pistes pour des actions plus massives et radicales, à commencer par préparer une vraie assemblée générale avec des affiches et des posts sur les réseaux pour impliquer un maximum d’étudiants (et pas uniquement ceux de l'UMONS mais également ceux et celles aux alentours) et contacter les professeurs, le personnel et les syndicats. L’histoire des luttes sociales montre que la puissance d’un mouvement étudiant s’exprime réellement quand il sait s’unir aux travailleurs. Nous devons faire en sorte d’étendre la lutte au maximum. Cela ne pourra se faire que par des actions concrètes dans un futur proche, telles que des blocages, des journées de grève étudiante, ou toute autre action susceptible de remotiver les forces en lutte pour la libération de la Palestine.

 

Pour exiger ensemble la fin de la complicité des universités via les contrats ambigus avec les entreprises d'armement qui fournissent l'armée israélienne (entre autres).

Notre force réside avant tout dans notre nombre. Nous devons nous organiser pour être l’étincelle qui embrase la lutte pour la libération de la Palestine.

Si vous voulez nous y aider, contactez nous via notre instagram.

Le Cercle Etudiant Marxiste de l'UMONS (Révolution).