En Espagne, la récession économique est déjà un fait, tout comme les 150 milliards d’euros (20% du PIB) que Zapatero va offrir aux banques (parmi d’autres mesures très avantageuses pour les capitalistes du pays). Le taux de chômage officiel est de 11,3%, et des centaines d’entreprises ont annoncé des licenciements pour l’année 2009. Le capitalisme a démontré qu’il n’a rien à offrir à la jeunesse, sauf la misère et l’exploitation. C’est la raison pour laquelle de plus en plus jeunes se mobilisent pour lutter contre ce système et s’intéressent aux idées du marxisme. En outre, le Gouvernement du PSOE a annoncé l’application du « Processus de Bologne ». Sous couvert de « convergence européenne », ce projet rendrait plus difficile l’accès à l’université pour les jeunes de familles modestes.
Les 22 octobre et 13 novembre 2008, des centaines de milliers de jeunes sont descendus dans la rue. Il y a eu plus de 60 manifestations et meetings, à l’échelle nationale, à l’appel du SE. Ils exigeaient le retrait du Processus de Bologne et demandaient que les capitalistes payent la crise de leur système. Le SE demandait également que les syndicats de travailleurs organisent une grève générale pour défendre l’emploi. Dans certaines régions, ces mobilisations ont aussi été convoquées par les syndicats de professeurs. Des universités ont été occupées, où les étudiants ont été sévèrement réprimés.
Pour faire le bilan de toutes ces mobilisations et tracer des perspectives politiques, le SE a célébré son XIVe Congrès National les 21, 22 et 23 novembre. La lutte internationale de la jeunesse contre le capitalisme était à l’ordre du jour, avec des interventions de jeunes militants révolutionnaires d’Autriche, du Brésil, d’Italie, de France, du Salvador, du Mexique et de Suède. En fin de Congrès, les représentants du CLEP-CEDEP (Mexique), du BPJ (El Salvador) de Juventude Revoluçao (Brésil) et du CSP-CSU (Italie) ont signé un manifeste international de lutte en défense de l’éducation publique et pour la transformation socialiste de la société.
En cette rentrée 2009, la lutte continue. En janvier, des représentants de quelque 350 comités de lutte constitués par le SE, dans tout le pays, ont participé à une Assemblée nationale. Cette réunion a décidé d’amplifier la mobilisation en organisant une grève générale des lycées et des universités, le 4 mars prochain. Les capitalistes espagnols observent avec beaucoup d’inquiétude ces mobilisations. Les mobilisations d’étudiants ont suscité d’énormes sympathies au sein du mouvement ouvrier. De nombreux travailleurs exigeront que leurs dirigeants syndicaux suivent l’exemple des étudiants.
Natalia Martinez (Sincato de Estudiantes)