Ce livre n’a pas d’équivalent dans l’ensemble de la littérature marxiste. En onze chapitres, Alan Woods parcourt toute l’histoire de la philosophie depuis les présocratiques grecs jusqu’à Marx – en passant par Socrate, Platon, Aristote, les stoïciens et les épicuriens, la naissance du christianisme, la philosophie islamique, les philosophes du Moyen-Âge, ceux de la Renaissance, les empiristes anglais, les grands rationalistes du XVIIe siècle, les matérialistes français du XVIIIe siècle, puis enfin Kant, Hegel et les « hégéliens de gauche ».

Certaines des idées et des pratiques du courant « opéraïste » italien refont surface aujourd’hui sur le terrain syndical au sein de groupes anarchistes et staliniens. Alessandro Giardiello, de la section italienne de la TMI (Sinistra Classe Rivoluzione), nous explique l’origine, les idées et l’impact du courant opéraïste dans les années 60 et 70.

Dans cet article, Alan Woods pose une question extrêmement pertinente pour les révolutionnaires : pourquoi, si le capitalisme est à l’agonie, ce système n’a-t-il pas encore été renversé ? En répondant à cette question, il explore les lois qui régissent les révolutions et le développement de la conscience, ainsi que le rôle décisif que joue le facteur subjectif de la direction révolutionnaire dans le processus historique.

L’invasion militaire russe de l’Ukraine a catapulté soudainement la question de la guerre au centre des préoccupations de millions de personnes.

La philosophie de Georg W. F. Hegel (1770-1831) a joué un rôle déterminant dans la genèse du socialisme scientifique. Ses deux fondateurs, Karl Marx et Friedrich Engels, ont commencé leur vie intellectuelle comme disciples de Hegel, dont ils ont assimilé et développé l’enseignement le plus précieux : la méthode de pensée dialectique. Et malgré tous les accomplissements ultérieurs de la philosophie marxiste, les écrits de Hegel figurent toujours parmi les sommets de la pensée dialectique.

Louis XIV aurait dit un jour : “L’Etat c’est moi’. Depuis le renversement des monarchies féodales, l’Etat a sensiblement changé sa représentation. Maintenant, nous sommes toutes et tous censés être l’Etat.

Le destin posthume du dirigeant communiste Antonio Gramsci (1891-1937) est un cas flagrant d’embaumement de la pensée politique d’un marxiste révolutionnaire. Très rares sont ceux qui le critiquent, y compris parmi les réformistes les plus acharnés. En Italie, à partir de la Deuxième Guerre mondiale, la bureaucratie stalinienne du Parti Communiste Italien (PCI) a utilisé Gramsci pour justifier chaque tournant à droite de sa politique, y compris le « Compromis historique », c’est-à-dire l’alliance du PCI avec la Démocratie Chrétienne, prônée à l’apogée de la lutte des classes des années 1970.

Parmi les arguments souvent avancés par les (ex-)staliniens et les réformistes contre le marxisme, il en est un qui occupe une place particulière : une « révolution mondiale » serait utopique car, nous dit-on, « la révolution ne peut pas éclater dans tous les pays en même temps » ! Un argument imparable ?

Des dirigeants de plusieurs partis de la « gauche radicale », notamment en Europe, se réclament d’un « populisme de gauche ». C’est le cas de dirigeants de Podemos, en Espagne, mais aussi de dirigeants de la France insoumise. En Belgique des dirigeants du PS comme Paul Magnette ou des syndicalistes de la FGTB y font référence. Parmi les intellectuels qui ont tenté de donner un fondement théorique au « populisme de gauche », Ernesto Laclau et Chantal Mouffe occupent une place centrale.

Nous publions ci-dessous de larges extraits d’un article publié récemment par nos camarades de Lucha de clases, section espagnole de la Tendance Marxiste Internationale. Il s’agit d’une analyse marxiste – et critique – des idées de Mouffe et de Laclau.

L’allocation universelle (AU) , un revenu de base inconditionnel offert aux citoyens, a fait sa place dans le discours économique des dernières années, trouvant des défenseurs autant au sein de la droite que de la gauche, qui y voient une solution aux symptômes et aux maux qui affligent le capitalisme frappé par la crise. Tradcution de l'article d''Adam Booth, Universal basic income: utopian dream or libertarian nightmare ?  (In Defence of Marxism).

La crise mondiale qui a éclaté en 2008 est un tournant de l’histoire, comme le fut la crise de 1929. Elle a et aura de conséquences colossales de différentes natures : sociales, politiques, diplomatiques, militaires – mais aussi idéologiques. A gauche, les eaux stagnantes des vieux programmes réformistes seront balayées par une radicalité nouvelle. Face au chaos du « libre marché », l’objectif de socialiser et planifier l’économie au profit du plus grand nombre occupera une place de plus en plus importante dans les débats du mouvement ouvrier. Ce processus idéologique adoptera différents rythmes et formes, suivant les pays. Mais partout il trouvera sa voie. Comme l’écrivait Victor Hugo : « Rien n’est plus puissant qu’une idée dont l’heure est venue ».

Lors du Jeudi du Marxisme du 21 mai, Annick Hebrant a fait un exposé à propos de la justice de classe. Vous trouverez le lien vers l'enregistrement audio ci-dessous.

Cher camarade Valentinov,

Dans vos "Réflexions sur les masses" datées du 9 juillet, en soulevant la question de "l’activité" de la classe ouvrière vous abordez un problème-clé, celui de savoir comment conserver au prolétariat son rôle dirigeant dans notre Etat. Bien que toutes les revendications de l’Opposition tendent précisément vers ce but, je suis d’accord avec vous que tout n’a pas été dit sur cette question. Jusqu’à présent, nous l’avons toujours examinée en liaison avec l’ensemble du problème de la prise et de la conservation du pouvoir politique, alors que, pour l’éclairer davantage, il eût fallu lui réserver un sort particulier, la traiter comme une question spécifique et à part entière, caractère qu’en fait les événements se sont eux-mêmes chargés de lui donner.

La méthode de pensée dialectique est l’un des plus importants acquis théoriques du mouvement ouvrier. Développée pour la première fois, dans sa forme matérialiste, par Marx et Engels, elle conserve aujourd’hui toute sa valeur. Les militants de gauche y trouveront une clé indispensable pour comprendre le monde, et donc pour le changer.

Le texte suivant est extrait d’un article que Trotsky a écrit en décembre 1939, quelques mois avant son assassinat par un agent de Staline. Il expose avec une remarquable simplicité les principes fondamentaux de la dialectique.

Le sujet de l’article était la nature de l’URSS. A l’époque, face à la dégénérescence bureaucratique de l’Etat soviétique, certains intellectuels « de gauche » estimaient que l’URSS était une dictature comme une autre, et qu’elle devait être considérée comme telle par le mouvement ouvrier. Trotsky luttait contre cette conception formaliste. Il considérait qu’en dépit de ses graves déformations bureaucratiques, l’URSS était toujours un « Etat ouvrier », et qu’il fallait défendre la nationalisation de l’économie soviétique. Seule la méthode de pensée dialectique, expliquait Trotsky, permet d’analyser scientifiquement une réalité complexe et contradictoire comme l’URSS, et d’en tirer les bonnes conclusions politiques.