Aujourd’hui, 14 tonnes de pièces détachées pour mitrailleuses devaient être chargées à bord d’un cargo israélien, au port de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), à destination de Haïfa, en Israël. Mais hier, dans un communiqué, le syndicat général CGT des ouvriers dockers et du personnel de la manutention portuaire du Golfe de Fos annonçait son refus catégorique de charger les 19 palettes de matériel militaire :

« Nous le répétons encore et encore : les dockers et portuaires du Golfe de Fos ne participeront pas au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien. Nous sommes pour la paix entre les peuples. Nous sommes opposés à toutes les guerres. »

Cora, une enseigne d'hypermarchés créée en 1974 en France, ferme ses portes en Belgique en mettant à la rue 1800 travailleurs. Cora est la propriété du groupe de distribution Louis Delhaize, qui compte 7 magasins en Belgique. Il y a deux ans déjà, Delhaize franchisait la plupart de ses magasins découlant sur un nombre élevé de fermetures.

Le 5 février, les travailleurs de l'industrie ont manifesté à Bruxelles. Plusieurs milliers de travailleurs de différents pays ont protesté dans les rues du quartier européen. Les revendications portaient essentiellement sur l'utilisation de davantage de fonds publics pour sauver l'industrie automobile et sur l'utilisation des marchés publics pour s'assurer qu'il n'y ait plus de fermetures.

Nous recommandons la lecture du livre « Class Conflict and Trade Unions in Amazon », qui se compose de deux textes précieux : le premier de Chua et Cox, contributeurs d'« Amazonians United », l'organisation para-syndicale des travailleurs d'Amazon aux États-Unis ; le second, de Marco Veruggio, résume le travail effectué par le projet « Amazon, la società del futuro? » (« Amazon, la société du futur ? ») et traite de la condition des travailleurs d'Amazon en Italie.

Voici quatre articles qui retracent la lutte acharnée des ouvriers de Ford et sous-traitants il y a plus de 10 ans en Flandre. Le dernier article fait un bilan de cette lutte et répond à la question ce qui a été gagné et ce qui a été perdu après des mois de combats. Nous republions ces articles avec l’espoir que les enseignements de cette lutte servent les travailleurs d’Audi à Forest et de toute l’industrie.

La fermeture de l'entreprise automobile Audi à Bruxelles a été annoncée aujourd'hui par la direction. 4 000 personnes risquent de perdre leur emploi. Les syndicats appellent à une manifestation nationale et interprofessionnelle le 16 mai sous le slogan « L'industrie est à nous ». Dans cet article, nous analysons la crise de l'économie manufacturière et traçons les grandes lignes d'une stratégie syndicale et politique.

Oubliez les fleurs blanches et les arnaqueurs des bords de route. Oubliez ladite « fête du Travail ». Oubliez ce qu’ont fait du 1er mai le capitalisme, la social-démocratie moderne et les fascistes.

La tradition du premier mai s’est forgée dans le sang de la classe ouvrière au prix de nombreux martyrs et condamnés, toutes et tous animés par des idéaux révolutionnaires et socialistes.

La belle saison revient et avec elle les nombreux ouin-ouins des patrons de l’Horeca en France comme en Belgique. Ils se plaignent qu’ils « n’arrivent plus à recruter » et que « plus1713010975 screenshot 2024 04 13 14 22 23 855 edit com twitter android personne ne veut travailler, surtout les jeunes ». Mais est-ce pour autant un problème de mentalité chez les jeunes travailleurs ?

Un petit patron, invité sur le plateau de la chaîne RMC du milliardaire français Patrick Drahi, a même été jusqu’à user de la plus grande subversion en proclamant haut et fort que le patron « est devenu l’esclave de ses employés ».

Lorsque je me lève le matin, que je mets mes chaussures et que je fais mes lacets, je me demande souvent « Qui a fait ces chaussures ? ». Et quand je m'assois à table pour prendre mon petit-déjeuner, je me demande : « Qui a fabriqué cette table et qui a travaillé dans la ferme d'où provient l'avoine de mon porridge ? » Lorsque je dois me rendre à l'hôpital pour un examen, je me demande à quelle classe appartient l'infirmière. Vous vous demandez peut-être pourquoi je me pose ces questions. Eh bien, nous sommes bombardés par l'idée que la classe ouvrière n'existe plus, qu'elle a été abolie et que nous appartenons tous, dans une large mesure, à la « classe moyenne ».

Lorsque les patrons de Delhaize, aidés par tout l’appareil judiciaire et répressif belge, oblige les travailleurs à s’en tenir à des piquets filtrants en interdisant sous peine d’astreinte les piquets bloquants, ils donnent un coup de massue sur ce qu’il reste de Démocratie en Belgique.

Du 11 au 17 mai 2020, 1300 chauffeurs de la STIB arrêtaient le travail, dans le cadre du droit de retrait. C’est le droit, pour tout travailleur, de suspendre son activité s’il est face à un danger grave et immédiat1.

Nous vous proposons la motion de la CGSP-ALR Bruxelles au sujet de l'inspirante lutte des travailleurs de Delhaize. Entretemps le front commun syndical interprofessionnelle à annoncé une manifestation nationale en soutien à leur lutte le lundi 22 mai. C'est une initiative qui doit être pris à bras la corps par toutes les délégations syndicales et par les étudiants. Cette manifestation pour être la plus massive possible devrait se faire avec des arrêts de travail dans tous les secteurs.

Dans le communiqué de presse diffusé par Delhaize le 7 mars, les raisons de la franchisation des 128 supermarchés belges ont été décrites de manière très voilée. Plus que l'explication des motifs allégués, c'est l'engagement de l'employeur que les employés repris conserveront leurs salaires et leurs conditions de travail qui importe. Il est difficile de faire autrement. Après tout, la convention collective du travail n° 32bis le garantit. Rien à craindre ou pourtant.…

Nous republions ici le post sur Facebook, de Jalil B, permanent CNE du secteur commerce. Il explique avec conviction que "ce n’est pas juste de la solidarité qu’il faut car cela dépasse ces entreprises, d’une certaine manière elle dépasse même la lutte dans le secteur, c’est une lutte du monde du travail. C’est défendre nos acquis et notre rapport de force que d'être aux côtés des travailleurs de Mestdagh et Delhaize."

Un important scandale de corruption implique le dirigeant de la Confédération Syndicale Internationale (CSI) et des membres du Parlement européen. Ils auraient perçu de l'argent en échange de la défense des intérêts du Qatar. Une investigation du quotidien bruxellois, Le Soir, a découvert le pot aux roses.

La CNE, le syndicat ‘vert’ des employés, s’est décidée à faire de la journée du 9 novembre une grève générale. Jalil Bourhidane, permanent CNE Commerce à Bruxelles nous explique comment se prépare la grève sur le terrain. Il n’a aucun doute, la grève sera bien suivie dans le commerce.

Le vendredi 21 octobre, le syndicat socialiste des transports UBT a conclu un «accord » avec Uber, la société de plateforme qui propose des courses en taxi et des livraisons de repas sur la base d'un pseudo-travail indépendant. La nouvelle a fait l'effet d'une bombe. Avec cet accord, le syndicat rompt avec la lutte menée par le Collectif des Coursiers, l'organisation des chauffeurs de taxi Uber (USCP) et ACV United Freelancers. L’UBT prétend triomphalement que l'accord est un premier pas vers la « concertation sociale » dans le secteur, mais rien n'est moins vrai.

Depuis près de six mois, le secrétaire général du syndicat Kurier (qui organise les coursiers de la livraison alimentaire), Kirill Ukrainstev, est en garde à vue. Il est accusé d’avoir organisé des évènements publics illégaux. En réalité, il est persécuté pour ses activités syndicales et pour avoir défendu les droits d’une des couches les plus défavorisées et les moins protégées de la classe ouvrière.

La mobilisation syndicale contre l'inflation passe à la vitesse supérieure

À la veille de la grande manifestation syndicale, les patrons frimaient : « il n'y a aucune volonté d'action dans les entreprises ». Cependant, 80 000 personnes ont répondu à l'appel des syndicats à descendre dans la rue à Bruxelles le 20 juin. Cela a entraîné une réduction de l'activité dans de nombreuses entreprises ce jour-là. Parfois, la production a même été interrompue en raison d'un manque de personnel. Les transports publics urbains et régionaux ont également été gravement perturbés. Business AM, le bulletin d'information économique et financier, a trouvé cette forte participation « quelque peu inattendue ». Les capitalistes et leurs médias sous-estiment apparemment sans vergogne le mécontentement qui règne dans les entreprises face à l'augmentation du coût de la vie. Ils le font à leurs risques et périls, car tôt ou tard, la tempête inflationniste forcera leur personnel à se lancer dans des actions de plus grande envergure. La grève générale de 24 heures annoncée par la FGTB pour le mois de novembre en témoigne.

Record d'inflation

L'inflation officielle approche dangereusement la barre des 10 %. Jamais, en quarante ans, il n'a été aussi élevé. Il s'agit de l'inflation générale. Mais rien n'entame plus profondément les revenus que l'inflation spécifique de l'énergie et des denrées alimentaires. Si le prix des vêtements, des meubles ou d'un smartphone augmente, vous pouvez en reporter l'achat. C'est déjà le cas. La situation est très différente en ce qui concerne la consommation de nourriture, de gaz et d'électricité ou le réservoir d'essence de la voiture. Cependant, là aussi, les habitudes d'achat changent sous l'influence des prix élevés. La consommation de gaz, par exemple, a été réduite d'un cinquième au cours du premier semestre. On trouve également de plus en plus de témoignages de personnes qui se font porter pâle pendant toute une semaine pour échapper au prix élevé d'un plein d’essence pour se rendre au travail. Dans le port d'Anvers, des travailleurs de la logistique racontent qu'ils préfèrent rester au travail quelques jours par semaine pour économiser sur les frais de transport.

« Mais il y a encore un index », gémissent en chœur le VBO et le VOKA. Oui, mais il s'agit d'un indice mutilé, le soi-disant « index santé ». Il est calculé sans tenir compte de l'augmentation des prix du pétrole... L'indexation effective des salaires et des prestations sociales est également retardée. Les factures, en revanche, ne sont pas retardées. Les salaires qui augmentent moins vite que l'inflation sont en fait des salaires qui baissent. C'est ainsi que la réalité est ressentie par de nombreuses personnes. Ce sont surtout les revenus les plus faibles qui souffrent le plus de la hausse des prix. C'est là que le coup est particulièrement dur. La part du loyer et de l'énergie dans les dépenses est plus élevée chez les familles les plus pauvres. La Banque nationale a calculé que les personnes qui se trouvent au bas de l'échelle financière de la société voient leurs dépenses augmenter un quart plus vite que celles qui ont des revenus plus élevés.

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Pauvreté

Une autre étude, réalisée par la KUL, montre que l'index ne protège que partiellement les familles. Nonante pourcent des personnes ayant un contrat d'énergie variable sont démunies. Les 10 % les plus pauvres voient leurs revenus diminuer de 7 %. Les mesures de soutien du gouvernement (réduction de la TVA et des accises, extension du tarif social, chèque énergie) ne sont que des palliatifs. Elles sont trop timides et arrivent trop tard.

Avec la loi salariale de 1996 qui verrouille les salaires, la marge salariale sera nulle en 2023/2024. C'est pourquoi cette loi doit être jeté à la poubelle. Nous ne devons pas compter sur le gouvernement Vivaldi pour cela.

La spirale « prix-profits »

Malgré l’appauvrissement de la population active, les patrons ont le cran de remettre en cause l'index. VOKA propose donc un saut d'indice de 3 %. Ils craignent ce qu'ils appellent une spirale « prix- salaires ». D'un doigt réprobateur, ils désignent les salaires. Il y a quarante ans, lors du précédent pic d'inflation, ils affirmaient la même chose. Selon eux, l'adaptation des salaires à l’augmentation des prix est la cause de l'inflation galopante. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Les augmentations de salaires suivent les augmentations de prix et ne les précèdent pas. Même un enfant de 5 ans le comprend. Mais l'attaque contre l'indexation automatique des salaires cache autre chose. Le patronat érige un écran de fumé autour des ses profits phénoménaux. Après tout, les bénéfices contribuent largement à l'inflation. Cela a été prouvé et une étude récente sur l'inflation aux États-Unis le confirme. 54 % de l'inflation y est due à la hausse des bénéfices. Les salaires, en revanche, ne contribuent que pour 8 % à l'inflation. (1)

En Belgique, les marges bénéficiaires des sociétés non financières n'ont jamais été aussi élevées en 25 ans. Ils sont également les plus élevés de toute l'Union Européenne. En 1996, la marge était de 26 %. L'année dernière, il était de 47 %. Les grandes entreprises de l'alimentation, des boissons et de l'énergie réalisent des bénéfices sans précédent. Les bénéfices d'Engie suffisent à eux seuls à financer les mesures de pouvoir d'achat du gouvernement. Selon les experts syndicaux, ces marges bénéficiaires contribuent pour près de la moitié à l'inflation en Belgique. (2)

Pas de dialogue social sans lutte des classes !

La FEB propose maintenant un accord tripartite (avec les syndicats et le gouvernement) « pour sortir ensemble de la crise ». Les syndicats ont réagi froidement, mais ils n'ont pas rejeté le principe d'un tel accord. C'est une erreur. Nous ne sortirons pas de la crise « ensemble ». Ce n'est que par la lutte des classes que nous pouvons défendre nos intérêts de classe. Les directions syndicales sont « accros » à la concertation sociale. C'est aussi le cas de nombreux délégués et militants dans tous les syndicats. Il est temps de se sevrer de cette addiction. D'autant plus que c'est censé être une situation ‘win-win’, mais dans la pratique, le patron y gagne généralement beaucoup plus que les travailleurs. La grève générale prévue par la FGTB en novembre devrait être avancée. Après le succès de la manifestation du 20 juin, il est dans notre intérêt d'augmenter la pression rapidement à la rentrée, de briser la loi salariale de 1996 et d'imposer un véritable index.

1) https://www.epi.org/blog/corporate-profits-have-contributed-disproportionately-to-inflation-how-should-policymakers-respond/

2) https://www.lecho.be/opinions/general/l-inflation-a-deja-rapporte-des-milliards-aux-entreprises/10396967.html

L’hôpital Saint-Pierre, grand hôpital public du centre-ville bruxellois, connaît un mouvement important des travailleurs du gardiennage contre la privatisation de leur service.

En effet, le gardiennage y est encore « interne », une exception de nos jours. Ce combat contre la privatisation dans ce très grand hôpital (plus de 2400 travailleurs, près de 600 lits), montre la conscience claire qu’ont les travailleurs dans la nécessité de revendiquer des services publics pour le bien de tous, travailleurs comme patients.

Le temps de travail et le temps libre sont des enjeux importants ! La durée du temps de travail recouvre aujourd’hui des réalités très complexes, entre CDD et CDI, temps partiels, stages et autres aménagements. Flexibilité et disponibilité sont vues par les entreprises comme des valeurs essentielles du travail. Dans cette optique sont remis en cause les horaires, les week-ends, l’âge de la pension ou certains jours fériés.

Ne perdons pas de vue que le puissant cabinet américain de conseil en stratégie McKinsey a dicté la majeure partie du Pacte. Ne perdons pas de vue qu’une telle réforme n’est rien de moins qu’une réforme budgétaire dans un contexte d’austérité chronique imposée aux services publics. On nous demande de piloter et de sauver un avion qui se crashe car non-entretenu, désinvesti, délabré de 30 ans de politiques néo-libérales violentes, d’économies drastiques et de casse des services publics avec des conséquences dramatiques sur les élèves, les patients, les justiciables, etc. – en particulier les publics les plus précarisés – et sur les travailleurs et travailleuses de ces services.

Le gouvernement et le patronat savaient ce qu'ils faisaient en verrouillant les augmentations de salaire. La norme salariale contraignante de 0,4 pourcent était un signal afin de refroidir les grandes attentes des ouvriers et des employés suite à la fin du confinement. Ces attentes sont pleinement justifiées et ne peuvent être satisfaites dans le carcan de la norme salariale. Cela conduit à des actions dans certaines entreprises et certains secteurs, notamment lorsque les syndicats, souvent sous la pression de leur base, rejettent les miettes proposées par les patrons.

Le 1er avril 2021, le personnel des milieux d’accueil collectifs de la petite enfance, notamment les crèches, des administrations communales de la région Bruxelles-Capitale, était en grève en Front Commun Syndical CGSP et CSC SP. Cette grève s’inscrivait dans un large mouvement qui touchait l’ensemble des institutions wallonnes et bruxelloises du secteur privé.

Chaque grève est particulière, mais la grève de la FGTB et de la CSC contre la norme salariale de 0,4 pourcent est unique dans l'histoire sociale. L'arrêt de travail national du 29 mars s'est déroulé pendant une pandémie mondiale et après que plusieurs confinements ont fait entrer l'économie belge dans la pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale.