Alors que se poursuit sans relâche le génocide à Gaza, l'État sioniste se concentre désormais sur la destruction du Sud-Liban et de la Cisjordanie. À cette fin, Israël reçoit un soutien financier et militaire croissant de la part des États-Unis. Le soutien de l'impérialisme européen ne désemplit pas, malgré les périodiques « appels à la modération de la violence ». Mais il est maintenant clair que ces appels ne sont pas censés avoir un impact concret. Même si les appels au « respect du droit international » se concrétisaient, les Palestiniens seraient massacrés par d'autres moyens tandis qu'« Israël se défend »... La caste politique se sert d’une communication cynique au possible pour semer la confusion dans l'opinion publique, qui est pourtant majoritairement opposée à la guerre. Ainsi, le soutien militaire, diplomatique et économique à Israël – qui lui est très concret - peut se poursuivre tranquillement.

Stopper les livraisons d’armes

Pour arrêter le génocide, il faut mettre fin à cette aide. En premier lieu, au soutien militaire et aux livraisons d'armes. Bien qu'il s'agisse en partie d'une rhétorique pour éviter que les livraisons ne s'interrompent, l'armée israélienne affirme que ses stocks de munitions sont très faibles. Cette information montre clairement aux jeunes et aux travailleurs la manière dont le génocide pourrait être stoppé en quelques semaines. La Belgique y joue d’ailleurs un rôle important en tant que canal logistique entre les États-Unis et le Moyen-Orient - via le port d'Anvers et l'aéroport de Liège - pour l'équipement militaire de l'OTAN.

Redynamiser la lutte

Le mouvement étudiant en Belgique a momentanément perdu son élan. Seules les occupations à petite échelle à la VUB et l’UCL restent en place. Du côté des universités, les recteurs sentent qu’ils ont retrouvé une marge de manœuvre. Ainsi, le recteur de l'université d'Anvers a tout simplement ignoré l'avis de son propre comité d'éthique, qui lui demandait de cesser de coopérer avec divers partenaires. L'ULB, en concertation avec le parquet, a fait convoquer 73 étudiants pour « incitation à la haine raciale et à la ségrégation ». Les interrogatoires ont révélé que la police ne disposait d'aucune preuve autre que la participation à une manifestation de solidarité.

Étendre le mouvement

Comme nous l'avons écrit précédemment, il est crucial que le mouvement étudiant sorte des cloisons des campus universitaires. Or, la réunion nationale des différentes occupations du 16 septembre à la VUB n'est pas allée dans ce sens.

1) Aucune véritable coordination nationale n'est mise en place au profit d'une autonomie totale. Ainsi, chaque groupe d'action local décide de sa propre méthode et de ses propres revendications. Nous pensons que c'est une erreur car l'isolement de chaque campus conduit à un affaiblissement d’un éventuel mouvement de masse à venir.

2) Cette focalisation au niveau local conduit également à une perspective limitée, visant uniquement à influencer les décisions de sa propre université. Obtenir l'arrêt des accords de coopérations avec des instances sionistes est toujours une victoire claire pour le mouvement et donne un coup de boost important, mais cela reste en même temps un coup d'épée dans l'eau si l'on considère la situation dans son ensemble. Par conséquent, nous estimons que ces objectifs ne devraient être qu'un tremplin vers un objectif plus large qui consiste à forcer les gouvernements à mettre un terme à toute coopération, et en premier lieu à la coopération militaire.

3) Pour tenter de convaincre les rectorats récalcitrants, une partie du mouvement a également tendance à vouloir le déradicaliser afin de gagner en bienveillance. Cette tendance peut être pernicieuse pour le mouvement car elle signifie en fait qu’il se désamorce et se prive de la capacité de faire pression sur l'establishment. Le mouvement devrait se fixer des objectifs plus importants et plus audacieux, qui seront forcément inacceptables pour l'impérialisme : la fin des génocides et des guerres, la fin de l'État sioniste - pour une fédération socialiste du Moyen-Orient où toutes les religions et toutes les ethnies peuvent vivre dans la paix et la prospérité. Comme le disait Che Guevara, « Soyons réalistes, demandons l'impossible ».

Une grève générale pour la Palestine en Espagne

C'est dans cette idée que nos camarades ont pris la parole durant la réunion de coordination nationale pour appeler à s’inspirer de la journée nationale de grève et d'action annoncée pour le 27 septembre en Espagne. Cette initiative émane des occupations de campus et des petits syndicats CGT, Solidaridad Obrera et MATS (secteur de la santé).

Les demandes étaient sans équivoque : 1) La fin du génocide et la fin des relations militaires, commerciales et diplomatiques entre le gouvernement espagnol et Israël. 2) Investir les dépenses publiques dans la vie et non dans les armes !

Malgré le sabotage des principaux syndicats, l'UGT et les CCOO, la grève était un succès : « Des milliers ou des dizaines de milliers de manifestants ont été vus dans plusieurs villes comme le signal de départ de la reprise de la lutte après l'été. »

Prenons ce chemin en Belgique aussi, comme un tremplin vers une grève européenne et mondiale des étudiants, écoliers et travailleurs contre le génocide.

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