Le gouvernement de Croo avait fait passer le maximum d'heures de travail étudiant de 475 à 600 heures en 2024, censé être “temporaire”, et maintenant le gouvernement Arizona a décidé de l'augmenter jusqu'à 650. Nous avions déjà écrit un article sur le travail étudiant en été et depuis les choses continuent de s'aggraver. Ces décisions sont une attaque directe contre les étudiants précaire. En effet, sous couvert de mesures contre les inégalités, cette décision les aggrave. Une étude de l’UCLouvain indique que les étudiants en situation de précarité sont près de deux fois plus nombreux que ceux issus de milieux aisés à dépasser les 500 heures par an.

Augmenter le nombre d'heures de travail étudiant c'est augmenter l'exploitation des étudiants précaires et donner plus d'opportunités aux plus aisés. C'est aussi accroître la concurrence avec les salariés, un étudiant est moins taxé, ce qui implique une hausse générale d'exploitation de la population.

Le travail étudiant est un travail de survie

Les étudiants à faibles ressources subissent une double peine, sont très loin du confort de ceux qui veulent un peu d'argent de poche ou d'indépendance, c'est la nécessité de la survie de chaque jour qui impose d'avoir un revenu en plus des études. Ils ont besoin de travailler pour payer le minerval et subvenir à leurs besoins de base (nourriture, logement, etc). D’après l'étude, 42% des étudiants qui travaillent utilisent la rémunération pour financer leur alimentation.

Le travail des étudiants aisés

Toujours d’après l’étude en question, près de 80% l'utilisent pour voyager ou pour des loisirs et sont majoritairement des étudiants plus aisés. S'ils travaillent, c'est parce qu'ils y trouvent les fonds pour des loisirs, des voyages et la constitution d'un capital professionnel stratégique.

D'autant plus que si le domaine d'étude est plus prenant en temps, par exemple en polytechnique, alors les étudiants aisés peuvent plus facilement se dédier davantage à l'étude et réduire leur temps de travail, contrairement aux étudiants plus précaires qui travaillent pour leurs besoins. Eux devront serrer les dents et encaisser : la fatigue, le retard accumulé et les conséquences sur leur santé et leur réussite académique.

La gratuité de l'enseignement

L'idée derrière la gratuité de l'école est celle de la justice sociale. C'est-à-dire, permettre que ceux qui ne sont pas nés dans une famille aisée puissent accéder à la même éducation que les autres. Cependant, toutes les mesures des gouvernements : hausse du coût du minerval, décret paysage, et l'augmentation du travail étudiant contredisent directement la soi-disant « promotion de la réussite » qui se dévoile comme un mensonge. Le gouvernement est forgé dans l'idéologie capitaliste austéritaire et donc veut couper dans la justice sociale.

Ce qui est prétendument un ascenseur social est en réalité un piège pervers qui expulse des étudiants en dehors de l'université. Il fait subir une triple sanction à l'étudiant précaire : académique, professionnelle et sanitaire. De plus en plus, ils s'épuisent et détruisent leur santé physique et mentale, empêchant le plein développement de leur potentiel, dans un monde capitaliste qui au final ne veut pas d'eux car ils sont nés du mauvais côté de la barrière.

Il ne faut pas laisser les gouvernements détruire l'école publique, au contraire nous devons lutter pour la rendre réellement gratuite et égalitaire pour tous. Cela passe par une prise en charge de tous les besoins nécessaires à l'étude et donc par un salaire étudiant. Et cela conduirait à une suppression totale du pervers travail étudiant. 

Rejoins nos cercles étudiants et notre organisation si toi aussi tu souhaites participer à ce combat salutaire pour nos droits et pour un enseignement de qualité, accessible et émancipateur !


Sources :

Rédaction, L. (2025, 22 mai). Travail étudiant : une étude de l’UCLouvain alerte sur l’impact de l’augmentation des heures autorisées - RTBF.

Rodrigues, R. (2024, 5 juin). Pourquoi l’origine sociale a-t-elle encore un impact sur l’insertion professionnelle ? L’Etudiant.

Max. Révolution - Travail étudiant : comment la bourgeoisie mine l’ascension sociale des plus précaires.

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