Ces douze derniers mois, dans le monde entier, des millions de jeunes ont participé aux « grèves pour le climat ».

Lancées en Suède par Greta Thunberg, en août 2018, ces mobilisations se sont rapidement propagées à l’échelle mondiale. Dans tous les pays, un nombre croissant de jeunes exige un changement de système pour empêcher la destruction de l’environnement.

Le changement climatique n’est pas qu’une menace à moyen ou long terme. Il a déjà commencé et provoque de plus en plus de catastrophes. Les ouragans gagnent en puissance ; le nombre de forêts qui brûlent augmente sans cesse ; les canicules, sécheresses et inondations se multiplient, semant la mort, les famines et la désolation. Les phénomènes météorologiques extrêmes sont en train de devenir la norme – et non plus l’exception. Le plastique et les déchets chimiques polluent les océans, tuent les poissons et autres formes de vie marine. Les réserves d’eau souterraine se vident et sont polluées, au risque de raréfier cette ressource essentielle. Chaque année, de nouvelles espèces animales et végétales s’éteignent en raison de la destruction des écosystèmes.

Les profits contre le climat

Il faut agir immédiatement. Il est urgent de réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre et les différentes formes de pollution. Des mesures de grande échelle doivent être prises, telles que la reforestation et la construction d’infrastructures de protection contre les inondations.

Et pourtant, on le constate, les capitalistes et leurs politiciens sont incapables de prendre les mesures radicales qui s’imposent. Au mieux, ils parlent mais n’agissent pas (Michel) ; au pire, ils nient l’existence du problème (Trump). Dans les deux cas, le résultat est le même : ils ne font rien. Ils nous mènent à l’abîme.

L’inertie qui règne, dans les classes dirigeantes, ne s’explique pas simplement par leur manque de volonté politique. Si les politiciens bourgeois restent passifs face à la crise environnementale, ce n’est pas parce qu’ils manquent de « détermination » ou de lucidité ; c’est parce que leur rôle principal est de défendre le système capitaliste – et non l’avenir de l’humanité ou de la planète.

Dans son discours devant la Conférence de l’ONU sur le changement climatique, en décembre 2018, Greta Thunberg déclarait : « Si les solutions sont introuvables à l’intérieur du système actuel, alors nous devrons peut-être changer le système lui-même. Nous ne sommes pas venus ici pour demander aux dirigeants du monde de se sentir concernés. Vous nous avez ignorés jusqu’à maintenant et vous allez continuer à nous ignorer. (…) Nous sommes venus ici pour vous dire que le changement arrive, que ça vous plaise ou non. Le vrai pouvoir appartient aux peuples. »

Ces propos touchent au cœur du problème. Les rapports alarmants des scientifiques se succèdent, mais ne provoquent aucun changement substantiel des politiques menées par les gouvernements bourgeois. Il est clair que les capitalistes et leurs politiciens ne seront convaincus ni par des arguments moraux, ni par des faits et des chiffres. On ne peut pas attendre de cette élite déconnectée qu’elle fasse quoi que ce soit pour protéger la planète, car le seul critère de son action, c’est la maximisation des profits capitalistes – au détriment de tout le reste, qu’il s’agisse des conditions de vie des masses ou des équilibres environnementaux.

Le chaos du « libre marché »

C’est le système économique actuel – le capitalisme – qui est en train de détruire notre planète. Il est incompatible avec le respect des normes environnementales les plus élémentaires. Ce sont les grandes multinationales qui décident ce qui est produit – et comment cela est produit. Mais ce faisant, elles n’obéissent qu’à un seul objectif : faire un maximum de profits. Ceci exclut toute planification rationnelle de l’économie tenant compte des impératifs environnementaux. Sous le capitalisme, c’est la soi-disant « main invisible » qui gère l’économie. En d’autres termes, c’est l’anarchie du marché.

Pour réduire leurs coûts de production et conquérir de nouveaux marchés, les entreprises produisent tout à la va-vite et contournent les réglementations légales (qui sont elles-mêmes insuffisantes). Le scandale des émissions polluantes de Volkswagen le souligne clairement. La plupart des gros fabricants de voitures ont triché lors des essais sur leurs véhicules, ce qui leur a permis de contourner les normes en matière d’émissions de gaz polluants. Dans le même temps, les Parlements votaient des allègements fiscaux pour les voitures diesel. En conséquence, la qualité de l’air, dans les villes, n’a cessé de se détériorer.

Le fléau des microplastiques est un autre exemple. Libres de s’enrichir à tout prix, les entreprises ont pollué les océans avec de minuscules particules de plastique, qui sont ingérées par les poissons – et finissent donc, avec eux, dans nos assiettes. Les conséquences écologiques et sanitaires n’étaient pas difficiles à prévoir. On pouvait l’éviter. Mais le système ne réagit qu’une fois le mal fait – et seulement au moyen de « solutions » dérisoires.

Face à la destruction de l’environnement et au réchauffement climatique, les politiciens bourgeois ne proposent rien de sérieux. Pire : ils profitent du problème pour justifier des coupes budgétaires, des mesures d’austérité et un renforcement de la pression fiscale sur les couches les plus pauvres de la population. La « taxe carbone », dont l’augmentation a déclenché le mouvement des Gilets jaunes, en est un parfait exemple. Le véritable objectif de cette taxe n’est pas écologique, il est budgétaire : il s’agit de renflouer les caisses de l’Etat, de façon à financer les énormes subventions publiques et ristournes fiscales dont les grands capitalistes bénéficient.

La propagande sur la prétendue « responsabilité individuelle » de chacun – mais surtout des plus pauvres ! – est à la fois absurde et réactionnaire. Cette approche libérale et individualiste cherche à détourner l’attention des véritables responsables de la situation actuelle : les grands capitalistes. Une étude récente révélait que cent multinationales (principalement des producteurs d’énergie fossile) sont responsables de plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre. Que font les gouvernements pour faire cesser ce carnage ? Rien. Par contre, ils demandent aux travailleurs, aux jeunes, aux chômeurs et aux retraités de se serrer la ceinture, sous prétexte de résoudre un problème créé par les capitalistes et leur système pourrissant !

Les véritables responsables du changement climatique sont bien identifiés. En conséquence, les solutions le sont aussi. Les grandes multinationales causent la majeure partie des dommages environnementaux. Si elles étaient nationalisées, dans le cadre d’un plan de production socialiste, ces entreprises pourraient employer les technologies propres les plus modernes, afin de réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre – et la pollution en général.

En plaçant les grands leviers de l’économie sous le contrôle démocratique des travailleurs, et en leur associant les meilleurs esprits scientifiques, on pourrait mettre toutes les capacités technologiques et toutes les ressources de la société au service de l’humanité et de la planète.

Etudiants et travailleurs, unis dans la lutte !

Dans le monde entier, la gauche et le mouvement ouvrier doivent s’inspirer de la radicalité et de la combativité des grèves pour le climat. La jeunesse étudiante et la classe ouvrière peuvent et doivent lutter ensemble pour des mesures environnementales audacieuses, qui s’attaquent à la grande propriété capitaliste.

Dans certains pays, la jeunesse mobilisée pour le climat s’est tournée vers les organisations syndicales de travailleurs et leur a demandé leur soutien. C’est la bonne approche. Les syndicats ouvriers doivent soutenir les étudiants par des grèves et des mobilisations de masse. Le réchauffement climatique est un problème qui ne touche pas seulement les jeunes, mais tous les travailleurs.

Armée d’un programme socialiste, la classe ouvrière mobilisée serait invincible. Pas une ampoule ne brille et pas une roue ne tourne sans la permission des travailleurs. Leur pouvoir potentiel est donc colossal.

Une gestion rationnelle des ressources de la planète ne sera possible qu’une fois le système capitaliste remplacé par une planification démocratique et socialiste de l’économie. Seule la transformation socialiste de la société nous permettra de satisfaire les besoins du plus grand nombre, tout en respectant l’environnement.

D’ores et déjà, l’humanité possède la technologie et les connaissances scientifiques qui permettraient de faire face au changement climatique. Cependant, sous le capitalisme, la science et la technologie contribuent non à la sauvegarde de la planète, mais à sa destruction. L’alternative est donc simple : socialisme ou barbarie.

Changer le système, pas le climat !

Le capitalisme est le problème – le socialisme est la solution !

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