Le CD&V (parti du gouvernement) propose un boycott des produits israéliens en ‘provenance des territoires occupés. Selon le quotidien Le Soir, les produits visés par la proposition de loi, seraient des fruits, des légumes et des cosmétiques… Ecolo, Groen, Vooruit en le PS soutiendraient cette idée. Caroline Gennez (Vooruit), ministre à la Coopération et au Développement appelle, elle aussi, à un boycott des ‘produits israéliens’. Visiblement ils font le choix de faire semblant de lutter contre Israël par ces actes d’une futilité sans nom. Quel est l’intérêt de boycotter des tomates et du maquillages alors qu’apparemment des armes de guerre transitent par la Belgique vers Israël ? N’y a-t-il pas mieux à faire en Belgique pour s’opposer aux plans horribles d’Israël à Gaza ?
L’urgence aujourd’hui consiste à arrêter la machine de guerre sioniste. A notre avis cela passe par un boycott organisé par les organisations des travailleurs de la production, de la commercialisation, de la recherche et de la livraison d’armes, de munitions, de la logistique, de la technologie, et du financement de l'armée d'Israël. Les syndicats dans les ports, les aéroports, du rail sont ici en première ligne pour arrêter la machine destructrice. Les syndicats rouges et verts organisant des travailleurs dans le secteur du transport en Belgique ont déjà pris les devants :
« Les syndicats affirment que du matériel militaire, dont des armes, transiterait par la Belgique. Ce matériel serait à destination d’Israël. Pour l’instant aucune image ne prouve ces affirmations, mais les syndicats auraient récolté de nombreux témoignages : "Ils déchargent des avions qui proviennent des États-Unis", explique Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE, "ils déchargent du matériel, se rendent compte que c’est du matériel de guerre."
« Il ne s’agirait pas d’avions militaires, mais bien civils : "On leur demande de charger des avions civils", ajoute le syndicaliste, "ces avions-cargos partent ensuite vers Tel-Aviv".
« En front commun, les syndicats dénoncent cette situation et appellent au boycott : "Nous ne voulons pas participer au crime de guerre qui s’organise dans cette région", dénonce Didier Lebbe, "nous refusons de faire partie de la chaîne d’approvisionnement de ce matériel qui va servir à tuer des civils. Nous ne voulons pas être complices de cela, nous demandons donc à nos affiliés de ne pas charger les avions avec ces armes." (RTBF, 1er Novembre 2023). »
Mais dans les universités et les banques, les travailleurs et les étudiants peuvent aussi prendre l’initiative dans ce sens, pour arrêter les flux d'argent ou la recherche technologique pour la guerre contre Gaza. A côté des manifestations dans les centres ville, il faut aussi envisager des manifestations massives devant les aéroports (comme Bierset près de Liège) et dans les ports comme Zeebruges et Anvers. Comme à Oakland en Californie où des manifestants ont bloqué pendant 9 heures un bâtiment naval militaire américain qui devait partir vers les eaux palestiniennes. Partout dans le monde de plus en plus de syndicats répondent à l’appel des syndicats palestiniens de venir à leur aide. Comme à Gêne en Italie et à Barcelone où les dockers refusent de charger des armes vers Israël et bloquent les cargos à quai. Ou encore comme à Farnborough en Angleterre où des syndicalistes bloquent la production d’armes en faisant grève pour faire pression sur le gouvernement pour qu’il mette fin à sa complicité des crimes de guerre d’Israël. Ou encore comme au Canada chez l’entreprise INKAS. Cette entreprise livre du matériel militaire à l’État sioniste. Fin novembre l’entreprise a été bloquée par des centaines de travailleurs.
Pour les pays les actions n’ont pas encore commencé, il s’agit à très court terme de transformer les communiqués de presse existants en soutien, en actif concret ! L’appel des syndicats palestiniens ne doit pas rester lettre morte ! La solidarité ouvrière internationale est notre meilleure arme dans ce combat contre la colonisation. Voici le communiqué :
« Cette situation urgente et génocidaire ne peut être évitée que par une augmentation massive de la solidarité mondiale avec le peuple de Palestine et qui peut freiner la machine de guerre israélienne. Nous avons besoin que vous agissiez immédiatement – où que vous soyez dans le monde – pour empêcher l’armement de l’État israélien et des entreprises impliquées dans l’infrastructure du blocus. Nous nous inspirons des mobilisations antérieures des syndicats en Italie, en Afrique du Sud et aux États-Unis, ainsi que des mobilisations internationales similaires contre l’invasion italienne de l’Éthiopie dans les années 1930, contre la dictature fasciste au Chili dans les années 1970 et ailleurs, où la solidarité mondiale a limité l’ampleur de la brutalité coloniale. »
Les syndicats palestiniens proposent les actions suivantes :
– Refuser de fabriquer des armes destinées à Israël.
– Refuser de transporter des armes vers Israël.
– D’adopter des motions à cet effet au sein de leur syndicat.
– De prendre des mesures contre les entreprises complices qui participent à la mise en œuvre du siège brutal et illégal d’Israël, en particulier si elles ont des contrats avec votre institution.
– Faire pression sur les gouvernements pour qu’ils cessent tout commerce militaire avec Israël et, dans le cas des États-Unis, qu’ils cessent de le financer.
Du Brésil (avec la CUT et ses plus de 7 millions de membres) au Japon (le syndicat des cheminots avec 1 millions de membres) en passant par les massifs syndicats indiens, une vague de solidarité se lève dans le mouvement ouvrier. Des motions de solidarité appelant à un embargo militaire d’Israël sont votées lors de réunions de syndicalistes. Dans d’autres cas les syndicats et groupes de solidarité passent directement à l’action comme évoqué plus haut.
Un véritable embargo militaire d’Israël et de sa machine de guerre ne peut être mise en œuvre que par le mouvement ouvrier organisé.
Ni une balle, ni un fusil, ni une bombe pour cette guerre !
Mettons fin à la guerre contre la Palestine par un « boycott ouvrier » et des manifestations de masse. Si nous ne les empêchons pas physiquement d’alimenter cette machine de guerre, personne d’autre ne le fera et nous en subirons tous les conséquences désastreuses. Le mouvement ouvrier a déjà mis fin à des guerres par le passé ! Et ce, unilatéralement ! Il le fera encore si nous nous y mettons toutes et tous !
Intifada jusqu’à la victoire !
Révolution jusqu’à la victoire !