Les révolutions en Tunisie et en Egypte ont donné une formidable
impulsion à la révolte des peuples d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
Libye, Jordanie, Maroc, Algérie, Yémen, Bahreïn, Irak, Iran, Djibouti : la vague révolutionnaire déstabilise une dictature après l’autre. La pauvreté écrasante, l’oppression, l’exploitation et l’absence totale de libertés démocratiques ont fini par exaspérer les masses, qui se sont projetées à l’avant-scène de l’histoire. Ces révolutions sont de magnifiques démonstrations de la force révolutionnaire qui réside dans les travailleurs et la jeunesse.
En Tunisie comme en Egypte, la chute du dictateur n’est que la première étape d’une lutte pour la complète émancipation sociale et économique de toutes les couches opprimées de la population. Les cliques dirigeantes et l’impérialisme s’efforcent de maintenir les anciens régimes, en concédant quelques « réformes » superficielles. En Egypte, les généraux – toujours liés à l’impérialisme américain – refusent de libérer les prisonniers politiques et de lever l’état d’urgence. Ils en appellent à un « retour à la normale », c’est-à- dire à la fin des nombreuses grèves des travailleurs égyptiens, qui veulent que la révolution se traduise par de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. En Tunisie, le gouvernement Gannouchi réprime des manifestations, nomme de « nouveaux » gouverneurs liés au RCD et tente de s’appuyer sur les dirigeants de l’UGTT pour renforcer sa légitimité. Mais la masse des travailleurs et des jeunes – tout comme la base de l’UGTT – résistent. Les grèves et manifestations se multiplient.
La lutte continue. Quels objectifs doit-elle se fixer ? La lutte pour la démocratie n’est qu’une moitié du problème. L’autre moitié, c’est la lutte contre la dictature des riches – la lutte pour l’expropriation des cliques dirigeantes et des impérialistes qui les ont soutenues pendant des décennies. En Egypte comme en Tunisie, aucun des problèmes brûlants qui accablent les masses ne pourra être réglé sur la base du capitalisme, qui condamne la jeunesse au chômage et les travailleurs aux salaires de misère. Aucun gouvernement capitaliste ne pourra satisfaire les aspirations fondamentales des peuples. Là-bas comme ici, en France, nous devons lier toute nos luttes à la nécessité impérieuse d’exproprier la classe dirigeante. Il faut reconstruire la société sur la base d’une planification démocratique des grands leviers de l’économie. Celle-ci doit satisfaire les besoins du plus grand nombre, et non plus des profits de quelques-uns.
A bas les dictatures de la région !
Nationalisation des banques ! Expropriation des cliques dirigeantes !
Pour une Fédération Socialiste du Maghreb et du Moyen-Orient !