Le vendredi 14 octobre, le camarade Manzoor Ahmed, membre du parlement pakistanais et président du PTUDC (Pakistan Trade Union Defense Campaign), tenait une conférence de presse, au Club de la Presse de Lahore, pour annoncer le lancement d’une caravane de solidarité du PTUDC - la « caravane révolutionnaire de solidarité » - qui est partie de sa circonscription de Kasur, le lundi 17, en direction du Cachemire. Dans les villes et villages qui se trouvent sur le chemin du Cachemire, cette caravane composée de 20 bus a collecté des vivres, des fournitures et diverses formes de soutien pour aider les travailleurs et les pauvres qui ont été victimes du tremblement de terre.
Au cours de la conférence de presse, Manzoor a également annoncé que de l’aide viendrait de l’Inde. Il a dit que plusieurs députés indiens se rendront au Pakistan avec des vivres, des fournitures, de l’argent, ainsi que 250 litres de sang. Les députés indiens ont été reçus, à la frontière, par Manzoor et d’autres membres du PTUDC. Le seul problème vient des autorités pakistanaises, qui ne les laisseront pas entrer dans le Cachemire pakistanais.
De Kasur, la caravane est passée par Lahore, puis par plus de 7 autres villes, avant d’arriver à Rawalpini. Là, elle s’est divisée en trois convois différents, dont chacune est partie en direction des trois villes dévastées du Cachemire - Muzafferabad, Rawlakot, and Bagh - où le PTUDC a établi des camps de réfugiés. Des tentes ont dores et déjà été envoyées et montées pour tous ceux qui n’ont pas d’abri, et toute la nourriture, l’eau et les médicaments ont également été envoyés dans ces camps. Des médecins sont également sur place. Le PTUDC a également monté des comités de défense contre les pilleurs, les criminels et les fondamentalistes.
Tout en cinglant les autorités pakistanaises pour leur incapacité à faire face à l’ampleur du désastre, Manzoor a formulé un ensemble de revendications transitoires pour les victimes du tremblement de terre. Il a présenté la liste de revendications suivantes :
1. Etablissement de comités de secours et de relogement, formés sur une base volontaire, pour coordonner les opérations de secours et de relogement.
2. Taxe de 25 % sur les profits de toutes les multinationales, entreprises capitalistes et propriétaires terriens au Pakistan, de façon à financer les secours, le relogement et la reconstruction dans les régions dévastées.
3. Etablissement d’un programme d’urgence d’accès aux besoins élémentaires : l’eau, la santé, l’éducation, l’électricité.
4. Annulation de toutes les taxes qui pèsent sur les paysans et les travailleurs des zones affectées par le tremblement de terre.
5. Soit du travail pour la jeunesse au chômage dans les zones touchées, soit une allocation chômage de 5000 roubles (80dollars) par mois.
6. Les activités de relogement et de reconstruction doivent être placées sous le contrôle des Panchayats (conseils populaires), sur la base du volontariat.
7. Fourniture gratuite en gaz, électricité et pétrole pour les victimes.
8. Il faut tirer les leçons de l’impotence de la clique dirigeante et de la dévastation qu’on subies les masses dans le cadre du système en place. La lutte de classe doit être organisée et renforcée jusqu’à la victoire de la révolution socialiste.
Au Cachemire et au Pakistan, la situation est désespérée. Aujourd’hui, le gouvernement a officiellement annoncé la fin des opérations de secours. L’un des problèmes, c’est que l’armée pakistanaise a pris le contrôle de toutes les opérations d’aide et de distribution. Comme nous l’avons déjà expliqué, l’Etat pakistanais est incapable de faire face au désastre. Le capitalisme a échoué pour les peuples du sous-continent indien, et a laissé les millions de gens affectés par le séisme sans abri, sans eau, sans nourriture et sans médicament.
Les infrastructures déjà très faibles du Pakistan se sont effondrées, et seront incapables de fournir une aide décente aux millions de pakistanais qui en ont besoin. C’est pourquoi le PTUDC a lancé sa propre campagne d’aide et de secours. Nous avons accompli des merveilles en très peu de temps et dans des conditions très difficiles. Mais nous devons faire plus !
Les moyens du PTUDC ont été entièrement mobilisés, et leurs limites ont déjà été atteintes. Notre appel international a permis de collecter des fonds qui ont aidé à payer les vêtements, la nourriture, l’eau et les médicaments qui ont été envoyés. Mais nous avons encore besoin de votre solidarité ! La réponse à notre appel a été excellente, mais les dons doivent continuer à affluer. Il va falloir maintenir l’aide en nourriture et médicaments, sur place. Plus d’une semaine est passée depuis le séisme, et les gens qui ont survécu sont désespérés. Chaque centime compte. Nous en appelons à nos frères et sœurs, aux syndicalistes et aux travailleurs d’Europe, des Etats-Unis et du monde entier pour qu’ils nous aident et nous donnent autant qu’ils le peuvent pour venir en aide aux pauvres et aux travailleurs victimes de ce désastre.
PTUDC, à Lahore