En novembre dernier, le théoricien marxiste Alan Woods a sillonné le Venezuela pour une tournée de réunions publiques qui fut un grand succès. Invité au Congrès extraordinaire du PSUV, comme fondateur de la campagne internationale Pas touche au Venezuela !, Alan Woods en a profité pour défendre les idées du marxisme développées dans son dernier livre : Réformisme ou révolution. Le marxisme et le socialisme du XXIe siècle (Réponse à Heinz Dieterich).
Il s’est adressé à des réunions publiques et des assemblées du PSUV organisées dans sept Etats du pays : Caracas, Barinas, Portuguesa, Mérida, Bolivar, Maturin et Anzoategui. Au total, quelque 2500 jeunes, travailleurs, syndicalistes et militants du PSUV ont assisté à la douzaine de réunions qui se sont tenues.
Le 17 novembre, par exemple, Alan était invité à prendre la parole dans la salle Tricolor du gouvernement de l’Etat de Barinas. La réunion était présidée par Adan Chavez, le frère du président du Venezuela. Alan a commencé par parler de la crise du système capitaliste et des mensonges des économistes bourgeois qui parlent d’une « reprise ». Il a souligné que 20 ans après la chute du mur de Berlin, toute la propagande sur la « fin de l’histoire » et la « mort du socialisme » est en cendres. Puis Alan a évoqué le conflit entre le Venezuela et la Colombie. Il a expliqué que la plus grande menace contre la révolution vénézuélienne ne vient pas de la Colombie et de ses bases militaires – mais du Venezuela même, de sa classe capitaliste qui, dans l’éventualité d’une agression militaire, rallierait la classe dirigeante colombienne et l’impérialisme dans le but d’écraser la révolution. Il a ajouté : « Il est important que la révolution soit armée. Il faut des milices populaires composées de travailleurs, de paysans, d’étudiants et de femmes. Chaque usine, chaque quartier ouvrier, chaque village, chaque université doit constituer un bataillon de la révolution. Il y a plein d’officiers qualifiés, dans l’armée vénézuélienne, qui peuvent donner aux masses une formation militaire. »
Le 23 novembre, Alan s’est adressé à 250 travailleurs de l’immense aciérie SIDOR, à Puerto Ordaz, dans l’Etat de Bolivar. SIDOR, la deuxième plus grande aciérie de toute l’Amérique latine, emploie 15 000 travailleurs. Elle a été nationalisée en avril 2008, au terme d’une lutte héroïque des salariés. Alan, qui était déjà venu à SIDOR, a dit à ce propos : « Lors de ma dernière visite, ici, je me souviens de l’énorme enthousiasme que suscitaient les déclarations de Chavez sur la nécessité d’une "usine socialiste" administrée et dirigée par les travailleurs eux-mêmes. Un an plus tard, il faut faire un bilan. Des camarades m’ont dit que les anciens bureaucrates sont toujours là, aux commandes de l’usine. Ce n’est pas la bonne voie. Nous devons lutter pour un authentique contrôle ouvrier. Les travailleurs sont capables de gérer l’usine eux-mêmes. » Cette idée a été très bien accueillie par les salariés présents à la réunion.
« Je ne suis pas un extrémiste », a dit Alan Woods. « Je me considère comme un homme très modéré. Je ne veux pas qu’on nationalise les petits commerces ou les biens des petits paysans. Je propose seulement la nationalisation de trois choses : les latifundia, les banques et l’industrie. »
La tournée d’Alan Woods a été largement couverte par les médias locaux et nationaux du Venezuela – tout au moins les médias bolivariens. Ci-dessous, par exemple, les vidéos de deux émissions télé auxquelles il a été invité.
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http://lariposte.com/Succes-de-la-tournee-d-Alan-Woods-au-Venezuela-1306.html