La mobilisation de la contre-révolution prend la forme d’émeutes menées par une minorité de réactionnaires, dans l’unique but de semer le chaos et de saborder l’économie. Pour y mettre un terme, il faut leur opposer une mobilisation organisée et massive de la classe ouvrière et du peuple révolutionnaire.
Les émeutes sont organisées par de petits groupes de jeunes bourgeois et petit-bourgeois qui veulent renverser le gouvernement démocratiquement élu du président Nicolás Maduro. Ces derniers ne souffrent pas de l’inflation, ni du manque d’approvisionnement de produits alimentaires. Ces problèmes sont la conséquence du sabotage économique et, plus généralement, de la position dominante des capitalistes dans le domaine économique. Ils frappent principalement la classe ouvrière. Les capitalistes veulent en finir avec la révolution et détruire les acquis du mouvement ouvrier.
Une opposition divisée
Le camp de la contre-révolution est divisé sur la tactique à adopter. Les éléments autour de María Corina Machado et Leopoldo López veulent aboutir au renversement immédiat du gouvernement, avec une stratégie d’actions violentes dans la rue, dans l’espoir d’inciter une fraction de l’armée à s’engager dans la voie d’un coup d’Etat. Mais pour d’autres représentants de la contre-révolution, les conditions d’un coup d’Etat ne sont pas encore réunies. Ils comprennent que la révolution bolivarienne garde une base de soutien massive dans la classe ouvrière et les milieux populaires.
Le mouvement bolivarien a gagné trois élections en 18 mois. Chavez l’a emporté contre Capriles, Maduro contre Capriles, puis à 54 % contre 42 % aux dernières municipales, avec, pour ces dernières élections, un écart de voix de près de 1,5 million.
Au Venezuela, tout le monde a le droit de manifester. A de nombreuses occasions, la droite a appelé à des manifestations pacifiques. En revanche, aujourd’hui, il ne s’agit plus de manifestations pacifiques. Il est question de barricades, d’attaques contre des installations gouvernementales et d’attaques armées dans les quartiers.
La tendance marxiste du PSUV défend l’idée que la seule façon de répondre efficacement à ces émeutes contre-révolutionnaires est la mobilisation massive et organisée des travailleurs, comme ce fut le cas dans l’Etat de Bolivar, le 19 février dernier, lorsqu’une manifestation de travailleurs a pu rapidement disperser une émeute organisée par l’opposition. La révolution bolivarienne a démontré à maintes occasions que quand le peuple est dans la rue, les tentatives de déstabilisation de la droite peuvent être bloquées.
Dernièrement, l’opposition réactionnaire au Venezuela a fait usage de bandes armées dans les manifestations, afin de semer la panique et le chaos. « Or, nous souhaitons la paix, expliquent les marxistes du PSUV, mais pour l’avoir, il faut d’abord désarmer les groupes fascistes ». Il ne s’agit pas de procéder à des représailles de la part d’individus ou de petits groupes de révolutionnaires, mais de créer des comités d’autodéfense populaires, dans chaque usine et chaque lieu de travail.
Pour contrer l’ingérence impérialiste, qui soutient la contre-révolution intérieure, La Riposte s’associe aux appels à la solidarité internationale lancés par les travailleurs et la jeunesse révolutionnaires du Venezuela.
Mener la révolution à son terme
La crise actuelle montre qu’il est impossible d’être conciliant avec la bourgeoisie. D’un côté, une partie de la droite œuvre pour la chute immédiate du gouvernement ; de l’autre, certains veulent attendre que les effets du sabotage économique se fassent davantage sentir pour saper les bases sociales de la révolution. Mais tous veulent en finir avec la révolution bolivarienne d’une façon ou d’une autre.
La bourgeoisie défendra son pouvoir et ses privilèges par tous les moyens à sa disposition. On l’a vu pendant 15 ans de coups d’Etat, de grèves réactionnaires, de sabotages et de déstabilisation. Cela signifie que la révolution ne sera jamais hors de danger tant que le pouvoir économique de la classe capitaliste sera intact. Pour faire avancer la révolution sur des bases solides, il faut maintenant procéder à l’expropriation des grands capitalistes en plaçant l’industrie, la grande distribution, les banques et les grandes exploitations agricoles sous le contrôle et la direction des travailleurs. Les travailleurs de l’automobile d’Anzoátegui, par exemple, ont exigé la nationalisation du secteur sous contrôle ouvrier, pour empêcher le sabotage des multinationales. C’est ce chemin qu’il faut suivre, dans ce secteur et dans tous les autres. Il faut avancer dans le sens, non d’une tentative de « réguler » le capitalisme, mais de son renversement, pour pouvoir planifier l’économie de façon démocratique.