Trois mois de grève totale à l'atelier de la SNCB à Schaerbeek. Il ne faut pas être prof d’histoire pour se rendre compte qu’il s’agit d’une grève exceptionnellement longue. Durant ces trois mois, des victoires partielles ont été obtenues face au patron. Sur le terrain, les multiples tentatives de faire rentrer des briseurs de grève avec l'appui " d'amis " venus en renfort, en présence d'un huissier de justice et de la police ont été déjouées. 
 
 
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Devant les tribunaux, les actions intentées contre la FGTB et la ville de Bruxelles, par la direction de BM&S, ont échoué. Mais la direction s'obstine dans la juridisation du conflit social et fait appel contre les décisions du Tribunal de Bruxelles.
 
Avec l’appui de la CGSP Cheminots et en particulier de la section de Bruxelles, la SNCB et ses diverses directions ont été interpellées. Mais ces directions prétendent ne pas pouvoir intervenir et en fin de compte jouent à cache-cache avec les travailleurs de BM&S. Il est vrai que l’affaire BM&S relève du dumping social organisé via la sous-traitance au sein de la SNCB et avec le soutien de la SNCB
La CSC chez BM&S et en particulier sa responsable permanente, s’est ralliée à l’attitude patronale. La permanente CSC du secteur s’est même présentée un matin avec des « briseurs de grève » devant les grilles de l’atelier. Un petit « nettoyage » interne à ce secteur syndical s'impose. Mais c'est là le travail et la responsabilité des militants de la CSC. Une attitude solidaire de la part de la CSC affaiblirait le patron de BM&S et pourrait accélérer un dénouement positif de la grève.
 
Toutes ces actions et les nombreuses mobilisations de solidarité d’autres secteurs et centrales au piquet de grève ont poussé la direction à accepter le principe de la réintégration des cinq travailleurs licenciés. Par contre, les conditions de la réintégration ressemblent trop à une punition ou à un piège pour que les travailleurs les acceptent. Et ils ont raison. 
 
L'inflexibilité des travailleurs met mal à l'aise une partie de l'appareil syndical de la section de Bruxelles- Brabant flamand de la Centrale Générale et du secteur du nettoyage. L’appareil est complètement déstabilisé par cette intransigeance, lui qui a pour habitude de « résoudre des conflits » par un « donnant-donnant » ou par la conclusion d'accords pour que " chacun s'y retrouve ". 
Mais cette vision complètement dépassée qu'a le mouvement syndical, dans la résolution des conflits sociaux,  explique l'affaiblissement progressif que subit ce dernier depuis quelques années. La direction syndicale de la section et du secteur a essayé de contourner cette « inflexibilité » des travailleurs en dégageant la permanente syndicale assurant le suivi du conflit depuis le début, en introduisant ou acceptant des négociations secrètes et en écartant les délégués de BM&S de la participation directe à la négociation. Efforts inutiles. 
 
Les secrétaires ne sont pas habitués à traiter avec des affiliés aussi conscients et intransigeants. Cette intransigeance, cette attitude de principe ils ne la tiennent pas de lectures savantes ni d’amis extérieurs à l’entreprise. Cette intransigeance n'est que le pendant de l'injustice commise par le patron à leur égard : l'accusation mensongère de corruption à l'encontre des deux délégués, le licenciement de 5 travailleurs sans le moindre reproche professionnel ! 
 
Il ne manque aux travailleurs en grève ni de combativité ni de détermination. Mais ce n’est pas suffisant pour gagner.
La solidarité est très grande, en témoigne les collectes d’argent, les visites de nombreuses délégations syndicales, de centaines de délégués, les centaines de signatures et les motions de soutien venant des quatre coins du pays et même en dehors de nos frontières... Tout ceci est très bien pour le moral et pour alléger la perte d’argent due à la grève. Mais ça ne suffit pas! C'est dans l'extension du conflit vers le reste du Chemin de fer et du secteur du nettoyage que réside la clé vers un renforcement du rapport de force. 
 
Il est évident que le comité de soutien joue un rôle important et positif pour organiser la solidarité et remonter le moral « des troupes ». Mais le Comité de soutien n’est pas le syndicat et n’a pas le pouvoir d’organiser des actions et des grèves de solidarité dans le « nettoyage » ou sur le rail. Et c’est cela qui est nécessaire pour faire pencher la balance en faveur des travailleurs de BM&S.
 

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