Le gouvernement de l'Arizona est en place depuis 150 jours. La résistance sociale contre celui-ci dure toutefois depuis 200 jours. Cette situation est inédite. Les actions syndicales ont débuté deux mois avant la formation du gouvernement De Wever et étaient soi-disant « préventives ». Avec ces actions, les syndicats ont tenté d'influencer les négociations de coalition dans l'espoir vain d'en adoucir les contours. La crainte d'une contestation sociale à grande échelle a sans aucun doute pesé dans les négociations qui ont traîné en longueur. Seuls deux autres gouvernements ont connu une période de négociation aussi longue dans l'histoire politique du pays. Non seulement le partenaire « de gauche » de la coalition, Vooruit, mais aussi le CD&V et Les Engagés regardaient avec nervosité vers les syndicats à chaque mesure antisociale qui était élaborée. « Notre accord de gouvernement va-t-il déclencher des protestations, et quelle sera leur ampleur ? » était la question qui taraudait les esprits dans la rue de la Loi. « Comment allons-nous pouvoir vendre tout cela » à une classe ouvrière inquiète ?

Lundi 23 juin avait lieu la plus grande action de blocage en Belgique pour enrayer l’envoi d'armes vers Israël. Un millier d’activistes se sont coordonnés pour prendre d’assaut deux sites industriels qui collaborent avec l’armée israélienne et sont donc ainsi complices de génocide, à Tournai et à Haren.

Bertolt Brecht a dit un jour que « lorsque les chefs parlent de paix, le peuple sait que la guerre s’en vient ».

La Proclamation de la République devant le Parlement le 12 novembre 1918, Rudolf Konopa


La Révolution russe de 1917 a ébranlé le monde et a déclenché toute une série d’événements révolutionnaires à l’échelle internationale. Cet article de Konstantin Korn et Emmanuel Tomaselli porte sur le processus révolutionnaire en Autriche à la fin de la Première Guerre mondiale. Il donne un aperçu de la grève générale de janvier 1918 et montre comment les dirigeants sociaux-démocrates ont trahi le mouvement.

Aux premières heures du vendredi 13 juin, Israël a lancé une attaque aérienne massive contre l’Iran. Plusieurs généraux et cadres du programme nucléaire iranien ont été tués, ainsi que de nombreux civils, et des installations militaires et des infrastructures nucléaires ont été bombardées. Plus tard dans la journée, une nouvelle vague de frappes israéliennes s’est abattue sur Téhéran, Karaj, Qom, et sur le site d’enrichissement nucléaire de Natanz, déjà bombardé le matin.

Le 4 mai dernier à Bruxelles avait lieu la finale de la coupe de Belgique qui opposait le Royal Sporting Club d’Anderlecht au club de Bruges. Plus de 45 000 supporters ont fait le déplacement au Stade Roi Baudouin. Dès le début de l’après-midi, alors que le match n’avait pas encore commencé, plus d’une centaine de hooligans néo-fascistes du club de Bruges ont commis des attaques racistes (insultes, vandalisations, tabassages) contre des riverains du quartier de Ribaucourt à Molenbeek. En tout, plus de 80 personnes ont été prises en charge par les secours, dont 9 emmenées à l’hôpital, 61 arrestations administratives et 2 arrestations judiciaires ont eu lieu. Toutes proportions gardées, ces agressions racistes rappellent les ratonnades du siècle dernier envers les juifs, marquant ainsi une nouvelle étape dans la radicalisation raciste d’une partie de la population belge. Comment réagir collectivement à ces attaques ? Comment combattre l’extrême droite ? Ce sont autant de questions qui méritent qu’on s’y attarde.

En février 2025, Erik Helgeson, vice-président national et porte-parole du syndicat suédois des dockers, a été licencié. La raison ? Le syndicat a voté le blocage de la manutention d'équipements militaires destinés à Israël.

Dans la nuit du 8 au 9 juin, le Madleen, voilier affrété par la « Coalition de la flottille de la Liberté » (un mouvement de solidarité fondé en 2010) a été intercepté dans les eaux internationales par l’armée israélienne, à une centaine de kilomètres de Gaza, alors qu’il tentait de rompre le blocus de l’aide humanitaire imposé par l’Etat israélien. Depuis le 2 mars, presque aucun approvisionnement en vivre n’a pu être acheminé à la population de Gaza, qui est de facto privée d’accès à l’eau, à la nourriture et aux soins – tout en étant sous le feu constant de l’armée israélienne, y compris lors des rares distributions alimentaires qui y sont organisées.

Cet article a été écrit le 9 juin par nos camarades des Revolutionary Communists of America (communistusa.org)

Durant le week-end du 6 juin, les services d’immigration et de douane américains (ICE) ont mené une série de raids simultanés à Los Angeles. Armés de fusils d’assaut et de lanceurs de grenades lacrymogènes, ces agents fédéraux militarisés étaient appuyés par la police de Los Angeles (LAPD). Des dizaines d’agents ont mené des descentes sur des lieux de travail de quartiers ouvriers à forte population immigrée du centre et de l’Est de Los Angeles, arrêtant au moins 44 personnes.

 

Les étudiants montois, dont ceux de notre cercle, avaient fait confiance à l’UMons lorsqu’elle prétendait avoir coupé tout lien de recherche avec Israël. Nous avions agi en conséquence, mais finalement il s’avère qu’il subsiste quantité de liens indirects entre l’institution publique et des fabricants d’armes en lien avec l’armée israélienne.

Le gouvernement de Croo avait fait passer le maximum d'heures de travail étudiant de 475 à 600 heures en 2024, censé être “temporaire”, et maintenant le gouvernement Arizona a décidé de l'augmenter jusqu'à 650. Nous avions déjà écrit un article sur le travail étudiant en été et depuis les choses continuent de s'aggraver. Ces décisions sont une attaque directe contre les étudiants précaire. En effet, sous couvert de mesures contre les inégalités, cette décision les aggrave. Une étude de l’UCLouvain indique que les étudiants en situation de précarité sont près de deux fois plus nombreux que ceux issus de milieux aisés à dépasser les 500 heures par an.

Depuis l’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad, survenu le 1er novembre 2024 et ayant causé la mort de 16 personnes, des étudiants ont organisé des occupations, des blocages et des manifestations à travers toute la Serbie. Ce drame, attribué à la corruption, a suscité une vive indignation dans l’ensemble du pays. D’ici fin avril 2025, plus d’un million de personnes avaient pris part aux mobilisations ou exprimé leur soutien aux revendications étudiantes. Des manifestations continuent d’avoir lieu dans tout le pays, qui compte environ 6,5 millions d’habitants.

Ce lundi 2 juin, un drame s’est déroulé au parc familial Élisabeth à Ganshoren. Fabian, un enfant de 11 ans, a été mortellement percuté par une voiture de police lors d'une course-poursuite alors qu’il essayait la trottinette de son frère aîné, un simple moment de jeu qui s'est tragiquement terminé.

Selon les policiers impliqués, la poursuite aurait été motivée par la « dangerosité des trottinettes sur les trottoirs », rappelant que l’âge légal pour leur usage est de 16 ans. Quand bien même cela constitué un délit mineur (punissable par 58 euros d'amende), la peine encourue ne doit pas être la mort. Fabian allait avoir 12 ans. Il se préparait à passer son CEB. Désormais, il aura 11 ans à jamais. Sur la conscience de la police belge, la mort d’un innocent de plus.

Des drames à répétition

Ce n’est malheureusement pas un cas isolé. Il y a à peine un mois, dans les Marolles, un jeune homme en scooter a perdu la vie, percuté par une camionnette de police lancée à vive allure et sans sirène conduite par un policier privé de permis depuis plus de deux ans.

Le 20 août 2019, c’était Mehdi Bouda, 17 ans, qui trouvait la mort à Bruxelles. Il rentrait chez lui quand une voiture de police banalisée, roulant à contresens et sans gyrophare à 98 km/h selon l’enquête judiciaire, l’a violemment percuté. 

Une violence systémique

La liste est longue et douloureuse : Fabian, Mehdi, Adil, Sabrina, Ouassim, Domenico, Imad… Cette violence n’a rien d’accidentel ou d’exceptionnel. Elle est le reflet d’un système où l’impunité policière semble trop souvent primer sur la vie humaine, surtout lorsqu’elle est jeune et issue de quartiers populaires.

Actuellement le débat porte encore et toujours sur le manque de cadre légal dans les courses poursuite ou encore sur l’absence de formation des policiers concernant ces pratiques, mais force est de constater que ces débats récurrents ne débouchent pas sur les effets escomptés. De plus, ces débats éloignent en réalité des débats plus fondamentaux sur le rôle social de la police. En particulier son rôle d’encadrement et de surveillance des quartiers populaires qu’elle criminalise et dans lesquels elle agit avec une violence décuplée, surtout envers les jeunes issus de l’immigration. Comme l’explique le Délégué général aux droits de l’enfant Solayman Laqdim, «sur 20 signalements [récents] de violences policières sur mineurs, il y a uniquement des enfants issus de la diversité » (1).

Contre les violences policières, organisons les quartiers populaires !

Jusqu’à quand tolérera-t-on que la police agisse de la sorte ? Est-ce qu’un « meilleur cadre légal » empêchera les meurtres durant les courses-poursuites alors qu’il existe par exemple déjà un cadre légal pour empêcher un policier de rouler sans permis ?

Il est nécessaire d’organiser les habitants des quartiers populaires pour que la pression soit mise pour empêcher la police de passer en mode cowboy ensauvagé. Des expériences d’organisation de ce type ont déjà eu gain de cause, comme en 2021 à Saint-Gilles par exemple, où la brigade Uneus (une brigade de policier en civil particulièrement violente et raciste) a été dissoute suite à une campagne portée par les habitants.

Les violences policières sont avant tout un autre fruit pourri d’une société divisée en classes où le racisme est entretenu pour monter les populations ouvrières les unes contre les autres. Seule une révolution socialiste permettra de mettre fin une bonne fois pour toute à toutes ces violences étatiques. Notamment grâce à la mise en place d’une démocratie des travailleurs où le maintien de l’ordre se fait sous contrôle de la majorité et où les personnes déléguées à ce travail ont des comptes à rendre à la collectivité.


(1) https://www.rtbf.be/article/mort-de-fabian-a-ganshoren-les-droits-elementaires-de-ce-jeune-ont-ete-bafoues-estime-solayman-laqdim-11556897 

Aujourd’hui, 14 tonnes de pièces détachées pour mitrailleuses devaient être chargées à bord d’un cargo israélien, au port de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), à destination de Haïfa, en Israël. Mais hier, dans un communiqué, le syndicat général CGT des ouvriers dockers et du personnel de la manutention portuaire du Golfe de Fos annonçait son refus catégorique de charger les 19 palettes de matériel militaire :

« Nous le répétons encore et encore : les dockers et portuaires du Golfe de Fos ne participeront pas au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien. Nous sommes pour la paix entre les peuples. Nous sommes opposés à toutes les guerres. »

Dans les semaines qui suivent la révolution russe d’Octobre 1917, l’ancien chef du gouvernement provisoire, Alexandre Kerenski, prend la tête d’une offensive militaire visant à renverser le nouveau régime des soviets. Cette tentative échoue lamentablement du fait de la mobilisation des travailleurs de Petrograd – organisés dans la « Garde Rouge » – et du ralliement des soldats de Kerenski au régime soviétique. Mais ce n’est là que le premier acte d’une longue guerre civile.

Le 17 mai, l’armée israélienne a déclenché une nouvelle offensive terrestre de grande ampleur contre Gaza. Des centaines de civils – peut-être des milliers – ont été tués en quelques jours. Le 19 mai, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a affirmé qu’Israël prévoyait de prendre le contrôle de l’intégralité de la bande de Gaza. Le régime sioniste veut poursuivre le nettoyage ethnique à grande échelle qu’il a déclenché il y un an et demi, c’est-à-dire chasser ou massacrer un maximum de Palestiniens de Gaza. La famine frappe déjà des centaines de milliers d’entre eux.

En mars, le réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho a fait son retour très attendu en salle avec son dernier film, Mickey 17. Dans cette comédie de science-fiction, le réalisateur de Parasite raconte le parcours chaotique de Mickey Barnes, un petit commerçant ruiné qui doit fuir la Terre pour échapper à ses créanciers. Il s’engage donc au sein d’une expédition spatiale comme « remplaçable », un travailleur à qui sont confiées les tâches les plus ingrates et les plus dangereuses et qui, après chaque décès, est régénéré dans une nouvelle copie de son corps. Il s’agit évidemment d’une satire de notre société capitaliste. Malheureusement, ce film marque aussi l’aboutissement du déclin de ce réalisateur, qui fut pourtant à ses débuts et pendant plus d’une décennie, un des cinéastes les plus brillants et les plus engagés de sa génération.

L’éclatement de la Première Guerre mondiale a provoqué l’effondrement de la Deuxième internationale, et sa conclusion a déclenché une vague de révolutions. C’est dans ce contexte que Lénine a réussi à bâtir la Troisième Internationale (Communiste), qui disposait de puissantes sections dans de nombreux pays et qui se donnait pour objectif d’être la direction nécessaire à la victoire de la révolution mondiale. Dans cet article, Fred Weston explique comment fut créée cette nouvelle internationale, et le rôle que jouèrent Lénine et Trotsky dans l’éducation d’une nouvelle couche de communistes, pour les préparer aux tâches qui les attendaient.

À partir de l’année académique 2025-2026, les étudiants non-Européens non assimilés devront s’acquitter de frais d’inscription jusqu’à six fois plus élevés que ceux de leurs homologues européens. Une réforme budgétaire du nouveau gouvernement « Arizona » soulève une question de fond : l’enseignement supérieur belge est-il en train de devenir un privilège réservé aux plus fortunés ? 

Une barrière sociale qui ne dit pas son nom 

La réforme introduit une distinction claire entre deux catégories d’étudiants extra-Européens. Les ressortissants de certains pays dits « exemptés » continueront de payer 835 € par an, soit le tarif habituel. Mais pour les autres, les frais bondiront à 5 010 € par an. Une augmentation de plus de 400 %, qui inclut une contribution supplémentaire de 4 175 €. 

Cette mesure frappera de plein fouet des jeunes déjà confrontés à des défis importants : logement, transport, intégration… Un mur financier que dénoncent certaines organisations étudiantes et associatives. 

Des exemptions limitées et inéquitables 

L’exemption s’applique uniquement aux pays les moins avancés selon l’ONU, aux pays à faible indice de développement humain (IDH) selon l’ARES, ainsi qu’à quelques cas particuliers comme le Liban et la Palestine. Pour les autres – notamment les étudiants d’Amérique latine, d’Afrique de l’Ouest ou d’Asie du Sud – la porte se referme sans bruit. 

Des mesures transitoires sont prévues pour les étudiants déjà inscrits en 2024-2025. Une tentative d’atténuer l’effet de choc ? Peut-être. Mais pour les nouvelles générations d’étudiants internationaux, c’est une porte qui se referme. 

Une précarité en embuscade

Dans le même temps, le gouvernement a relevé le plafond des heures de travail étudiant à 650 heures par an. Sur le papier, cela semble offrir plus de souplesse. Mais dans la réalité, pour les étudiants étrangers précaires, cela ressemble à une double peine. 

Avec des frais aussi élevés, beaucoup devront travailler bien plus que ce que permet un rythme d’études soutenable. Résultat : des jobs précaires, mal payés, éloignés de leur domaine d’études, parfois informels. Moins de temps pour les cours, plus de fatigue, moins de chances de réussir. 

Cette entrée massive sur le marché du travail étudiant n’est pas sans conséquences. Elle risque de tirer les salaires vers le bas, en créant une main-d’œuvre plus vulnérable. Ce sont les étudiants les plus précaires qui accepteront ces conditions, faute d’alternative. 

Une spirale à briser 

Cette réforme ne se limite pas à une question de tarifs universitaires. Elle s’inscrit dans une logique plus large de précarisation : elle accroît les inégalités, fragilise les parcours académiques et rend l’enseignement supérieur moins inclusif et moins équitable. 

Alors que les universités belges se veulent ouvertes sur le monde, cette décision envoie un signal inverse : l’accès au savoir devient une marchandise. Et certains n’ont plus les moyens de l’acheter.

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V2 du journal 57 à relire pour ortho page 001
  

 

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